Remerciements à Jean–Claude Vanden Eynden  

Petite allocution à l'occasion de la fin de son professorat

au Conservatoire de Bruxelles

Depuis une quinzaine d'années ou un peu plus, Michel, Burkard et moi avons eu la chance et le bonheur de travailler à vos côtés, ici, au Conservatoire. Nous avons repris l'un après l'autre le flambeau de Teresa Escudero, Patricia Montero et Catherine Van Loo qui avaient guidé avec vous nos pas d'étudiants. (Entre parenthèses, cette merveilleuse équipe, dynamique, efficace, souriante, nous la désignions à l'époque sous l'appellation très irrévérencieuse de «Jean-Claude et ses Claudettes»...)

La confiance totale que vous avez placée en nous, l'entente pédagogique

tacite et parfaite qui a régné entre nous pendant toutes ces années ont permis à votre classe d'accueillir et de voir s'épanouir bien des talents!

Ce qui est unique chez vous, c'est votre respect profond de la personnalité artistique de vos élèves. C'est la façon subtile que vous avez de rendre chacun responsable de sa formation, tout en distillant patiemment au fil des mois, au fil des ans, les éléments essentiels qui mènent à la maîtrise pianistique, à la connaissance du style, à la formation du goût, au développement du sens esthétique, à l'élaboration d'une pensée musicale libre mais structurée.

Ce qui est unique aussi, c'est l'art que vous avez de faire naître en chacun le désir, le besoin de progresser toujours, de se surpasser, d'avoir avant tout comme ambition celle de devenir un vrai musicien et peut-être un artiste.

Plutôt avare en compliments, vous donnez par contre sans compter à vos élèves, en peu de mots, sans verbiage inutile, joignant le geste musical à la parole, des conseils pareils à des joyaux et qui les guideront pendant toute leur vie.

Vous aimez les citations, n'est-ce pas? En voici une qui, me semble-t-il, vous correspond admirablement. Elle est du philosophe français Georges Gusdorf.

«La plus haute réussite du Maître n'est pas d'accaparer le disciple mais   de lui donner la parole».

Maître, au nom de vos anciens élèves, je vous remercie de nous avoir donné la parole.

Conservatoire Royal de Bruxelles, le 19 juin 2012

Claudine Orloff

Mon Cher Jean-Claude,

Je voudrais t’adresser quelques mots en présence de nos collègues, de nombreux amis et de Véronique que je remercie de tout cœur de nous avoir rejoint .

Il y a un an, c’est toi-même qui prenait la parole pour redire toute notre amitié à Patricia et Eugène lors de leur départ . Aujourd’hui c’est toi qui prends la poudre d’escampette… et pour faire quoi exactement .. . soit disant pour être admis à la retraite … Tu aurais donc réussi un examen d’entrée pour être admis en Master retraités … je n’en crois rien !

Si tu nous abandonnes lâchement c’est pour aller gambader allègrement d’une salle de concert à l’autre, pour voguer entre un festival et un studio d’enregistrement, pour revenir  de temps à autre te poser à BRUXELLES afin de dispenser ton enseignement au Centre musical Eduardo Del Pueyo, avant de repartir sous d’autres cieux pour une  Master class de printemps ou d’été, le plus souvent en douce France … Vous avez dit « retraité » allons donc !

…Quoique … il existe un petit coin de paradis, une Isle joyeuse,  une retraite en quelque sorte qui ressemblerait  à la terrasse d’un vieux moulin situé au cœur de l’Ardèche où notre ami Jean-Claude dégusterait son apéro, la larme à l’œil, en pensant à ses collègues du COC en train de réviser pour la énième fois leurs fiches de cours et de calculer le ratio de chaque classe après répartition des étudiants … Mr le président, vous allez nous manquer !

Oui, Jean-Claude, tu vas nous manquer … pas seulement en temps que président mais aussi en temps que collègue et surtout comme ami très cher … je ne veux pas céder au sentimentalisme, j’arrêterai donc ici toutes effusions nostalgiques .

Mon cher Jean-Claude, c’est au nom de tous les collègues, que je te souhaite affectueusement tout le bonheur du monde par tous les chemins où te conduira la musique, mais aussi et surtout au côté de Véronique, la Muse de tes pensées et de ton cœur .

Dominique

Depuis son plus jeune âge, Jean-Claude est un artiste dont nous sommes fiers. Pianiste soliste extraordinaire, il est aussi un accompagnateur hors du commun et les récitals qui nous avons fait ensemble furent de réels moments de bonheur musical. J'aime sa façon de mener sa carrière, sans forfanterie, mais avec cette humilité qui est la marque des grands.

José Van Dam